Toucher.

Toucher les gens, être touchée. Au sens figuré, puis au sens propre : le toucher, le contact de notre peau, notre forteresse, notre beauté fragile. Cet épiderme qui contient tout le reste de ce que l’on est.

Être. Je pense donc je suis.

 Je ressens donc je vis.

Ressentir trop.

À fleur de peau. L’écho de ces mots. Jouer avec leur sens, leur rapport au corps.

La délicatesse des fleurs. La sensibilité de l’enveloppe charnelle, l’instabilité des émotions.

Les tissus délicats, tels une deuxième peau, une couche protectrice, qui laisse entrevoir ce qui se cache en dessous.

 À quel point sommes-nous transparents?

L’artiste Jessica Tenreiro Gagné explore le ressenti. Elle traite des émotions, des états d’âme, donnant toujours à l’humanité un point central dans ses tableaux. Portraitiste de profession, elle est passionnée par le genre humain et sa complexité, biologique comme psychologique.

Il y a une énergie brute, un côté expressif dans sa technique. Elle exploite l’espace virtuel du tableau en tenant compte de sa planéité, en assumant l’aspect bidimensionnel de la picturalité. Elle repense la toile comme une peau elle-même, un tissu charnel, qui se fripe, qui s’abime, qui cicatrise, avec ses dessins, ses blessures, son histoire.

Elle varie les techniques : médiums secs, peinture acrylique, encres, broderie, couture à la main et à la machine, en assumant les imperfections, les erreurs et les défauts qui font partie non seulement de la création, mais du corps humain et de son vécu. Faut-il être parfait pour être aimé?

Artist’s statement
The most fundamental desire through all her work is to touch her audience. She wants to arouse a reaction, an interest, a spark in the spectator’s gaze, a questioning, an uneasiness, a second or two of contemplation. The artist is passionate about the human race and its complexity, biological as well as psychological. The characters of her works are often the main element of her paintings, the rest is used to highlight and give them meaning. She wants the viewer to feel challenged by her creations, if not by the essence of the image, then by the communicative gaze of one of the characters posed on them.